En vie

2021

Galerie Les Dilettantes, Sion
Curation Karin Denoual, Lucas Mury

« En Vie ! »,

Mon travail m’a conduite à dessiner tels des motifs séparés les uns des autres : une main, des yeux, un cœur. Eléments organiques qui symbolisent la perception et la pulsation sensorielle de l’être sur terre. Dans une même matérialité, dessinés sur un plan commun, des objets domestiques quotidiens disent en creux les activités du corps dans l’abri de la maison.

Si la main est appelée à toucher, l’œil à voir, le lit, la chaise, installent le corps dans un entre-deux sensoriel qui de là peut glisser vers un ailleurs. Rêver, créer, penser comme des expériences vivantes où les sensations corporelles s’éprouvent autrement, où une maison, des objets du quotidien, sont animés de racines, de branches, de vie.

En dessinant des éléments d’univers différents qui s’effleurent et se touchent, je gomme leur différence de nature en les juxtaposant, et en utilisant la même gamme chromatique tendre. Ce sont des pictogrammes sensibles qui traduisent les liens subtils entre le matériel et l’immatériel et évoquent à leur façon l’unicité entre la perception intérieure et extérieure.

Une façon singulière, pour le spectateur, de se glisser dans une démarche similaire à l’ex-voto

-rendre grâce, remercier-   pour cette vie qui nous tient au monde

« La représentation de la vie et du monde, pour Loriane Buro-Papilloud, n’est pas celle des atlas ou des planches d’histoires naturelles. C’est une représentation plus intérieure, plus près de nos sphères personnelles : il est question ici des sens -les cinq- et de la maison sous sa forme la plus archétypale.Chez l’artiste, la maison est une représentation de nous-même, une carte topographique de l’intime, une évocation du monde dans sa plus simple fonctionnalité. C’est aussi le lieu de nos premières perceptions : le logis, champ d’expérience du sensible.

Loriane Buro-Papilloud rend grâce au vivant à travers une représentation des cinq sens dans leurs applications les plus quotidiennes, qui n’est pas sans évoquer la riche iconographie des ex voto. »

Lucas Mury, galerie Les Dilléttantes